DÉMARCHE ARTISTIQUE

C’est avec l’écriture que s’amorce mes recherches. 

Un mot suffit à la rédaction d’un récit ou d’un poème. Ces mots sont choisis d’après des observations du quotidien, des rencontres, des modes d’emplois, de réunions de travail. Ces écrits deviennent l’incipit à la réalisation de dessins, sculptures et performances. 

Forme et fonction m’interrogent. L’objet vidé de sa fonction première rejoint, dans un glissement de forme et de sens, une autre typologie, d’objet utilitaire à objet sculptural ou dessiné. La sculpture est mise à l’épreuve. Ces assemblages soutiennent une tension, attendent une chute, un basculement menant à un mouvement, un envol. 

Par le dessin, des protagonistes et des paysages urbains extraits du quotidien, patientent, et espèrent que quelque chose se passe. Le blanc de la feuille est le terrain de jeux de tous les possibles. Certains dessins endurent des recouvrements, restent dans l’ombre jusqu’à la manipulation ou l’interaction du spectateur. Le dessin permet également de consigner des instructions sur le papier, permettant une lecture possible, une marche à suivre, une projection mentale d’un enchaînement de gestes et mouvements, une chorégraphie.

Une attention est portée particulièrement à la relation entre le corps et la machine, entre le travail et sa production, entre mécanique et rythme. Des collaborations sont menées avec des danseurs et musiciens afin de confronter nos processus créatifs, se positionner en tant que artiste-chorégraphe, de mettre en place un vocabulaire commun par la collecte de gestes et de bruits du quotidien. Le corps travaille alors dans l’effort et la relâche, avec ses gestes automatiques, en répétant des mouvements jusqu’à sortir de ses habitudes, et parvenir à un possible lâcher prise... 

Charlotte Morabin



PARCOURS PROFESSIONNEL

Visual artist

Après un DNSEP en 2016, avec les félicitations du Jury à l’ESADMM (les Beaux-Arts de Marseille), Charlotte Morabin co-fonde avec Delphine Mogarra un lieu de production, de recherche et d’exposition : l’Atelier Hyph, elle est également membre active des Ateliers Jeanne Barret et directrice artistique de la Cie (Pour)suivre.

Tournée vers l’expérimentation et la pédagogie, elle anime à la fois des ateliers pour le public et invite des artistes à collaborer sur des axes de recherche. Ayant travaillée auprès de centres sociaux pour sensibiliser aux arts plastiques, au sein des Beaux-Arts de Marseille aux relations extérieures, en coordination du réseau Marseille Expos et du programme professionnalisant Curriculum Chromé, Charlotte Morabin se définit comme un « couteau-suisse » faisant des allers-retours permanent entre son activité salariale et son activité artistique. Elle souhaite défendre le statut d’artiste comme celui d’un entrepreneur innovateur, mesurant sa capacité à inventer de nouvelles méthodes de travail, et de nouveaux moyens de diffusion et de partage de ses réalisations.